Vol Paris-Londres : distance et durée, mais pas que
Ah, Paris-Londres… Deux capitales emblématiques, deux ambiances radicalement différentes, et pourtant si proches. Que vous ayez envie d’un fish & chips à Notting Hill, d’un afterwork cosmopolite à Shoreditch ou d’un plongeon dans l’effervescence de Covent Garden, la liaison entre la Ville Lumière et la capitale britannique fait partie des grands classiques du voyage européen. Mais alors, quelle est la durée exacte d’un vol entre Paris et Londres ? Et surtout, est-ce vraiment la meilleure option ? Train, bus, voiture… j’ai testé (presque) tous les moyens de transport. Voici l’heure du comparatif, version carnet de bord made in Zefly.
La distance entre Paris et Londres : quelques chiffres à connaître
Avant de se lancer dans les considérations logistiques, remettons un peu de géographie sur la table. La distance à vol d’oiseau entre Paris et Londres est d’environ 344 kilomètres. C’est donc l’équivalent d’un Paris-Lyon… sauf qu’on traverse la Manche. En train ou en voiture, la donne est légèrement différente : comptez autour de 450 km selon l’itinéraire choisi (et selon que vous acceptez, ou non, de perdre votre calme à Calais).
Mais comme souvent en voyage, ce n’est pas tant la distance brute qui compte que la manière dont on la parcourt. Vitesse, confort, budget, empreinte carbone : chaque option a son charme… et ses limites.
Prendre l’avion : la solution la plus rapide, vraiment ?
Voler entre Paris et Londres, c’est un peu comme faire une story Instagram plutôt qu’un album photo : immédiat, compact, efficace. En théorie.
Durée du vol : en moyenne 1h15. Oui, c’est rapide. Mais n’oublions pas l’effet « sandwich aéroportuaire » :
- Arrivée 1h30 à l’avance (au minimum), surtout si vous partez d’Orly ou Roissy avec une compagnie classique
- Temps d’attente à l’atterrissage (atterrir à Heathrow ne signifie pas encore être à Soho)
- Transfert vers le centre-ville : comptez 45 minutes à 1h selon l’aéroport londonien
En réalité, votre trajet complet avoisine les 4 heures, portes à portes. Et je ne parle même pas des contrôles à rallonge post-Brexit.
Mais avez-vous déjà survolé la Manche par temps clair ? Je me souviens d’un vol un matin brumeux de novembre. Alors que Paris ronronnait sous une chape de gris, le ciel s’est ouvert en survolant les falaises de Douvres. En moins d’une heure, on saute d’un cliché à un autre : la poésie urbaine d’Haussmann contre la rigueur gothique de Westminster.
Tarifs : les prix varient considérablement selon la saison et l’anticipation. Il est possible de trouver un vol aller simple autour de 30-50 € avec des compagnies low-cost (Ryanair, Vueling, EasyJet), mais gare aux frais annexes : bagages, impressions de boarding pass, siège assigné… Les compagnies classiques comme Air France ou British Airways tournent entre 90 € et 150 € l’aller, avec davantage de confort.
Le train, star du corridor eurostarien
Le train… quel charme ! Vous embarquez à Paris-Gare du Nord à bord de l’Eurostar, et deux petites heures plus tard, vous débarquez en plein cœur de Londres, à St Pancras International. Sans transition, sauf par tunnel.
Durée : de 2h15 à 2h30 selon les horaires. Ajoutez-y 30 minutes d’enregistrement minimum, check-sécurité et contrôle de passeport (l’après-Brexit n’a épargné personne). Pas besoin d’arriver trois heures à l’avance toutefois, on reste loin des contraintes d’un aéroport.
Et voilà le vrai luxe : pas de navette, pas de galère à l’arrivée, pas même besoin d’allumer votre GPS. Vous êtes déjà dans le vif du sujet, prêt à zigzaguer entre les cabines téléphoniques rouges et croiser un street artist à Camden.
Tarifs : à partir de 39 € l’aller simple en promo (réservation minimum 3 mois avant), sinon comptez en moyenne entre 60 € et 120 €. Les billets flexibles montent rapidement à 150-200 €, mais offrent une souplesse appréciable pour les voyageurs indécis (ou les rêveurs chroniques comme moi).
En prime, vous ajoutez une touche verte à votre périple : le train émet jusqu’à 90 % de CO₂ en moins que l’avion sur ce trajet.
Le bus : l’option économique (mais solide)
Vous connaissez la vraie aventure ? Celle qui commence dès que vous montez à bord. Le bus Paris-Londres, c’est l’épopée à l’ancienne. Temps de trajet ? Entre 7h30 et 9h selon les conditions de circulation… et les humeurs de la douane. Mais il faut l’admettre, côté prix, c’est imbattable.
Tarifs : 15 à 40 € l’aller simple. De quoi tenter un aller-retour pour le prix d’un ticket de cinéma à Paris.
Les compagnies comme BlaBlaBus, FlixBus ou Eurolines proposent plusieurs départs par jour, souvent de Bercy ou Gallieni. À Londres, vous arriverez à Victoria Coach Station ou à proximité de Stratford, soit à un jet de clam d’Oxford Street.
Inconvénients : le confort est variable, la durée peut être élastique, et on a connu douaniers moins zélés que ceux de Calais.
Cela dit, j’ai rencontré une australienne, un couple polonais et un vieil italien passionné d’architecture gothique dans un seul de ces trajets. Comme quoi, la lenteur a ses vertus. Et ses rencontres.
Et la voiture dans tout ça ? Liberté ou galère ?
Pour les amateurs de road trip ou ceux qui traînent quelques valises de trop, la voiture peut sembler tentante. Mais êtes-vous prêt pour la conduite à gauche et les ronds-points giratoires de l’enfer ?
Distance : environ 450 km, en passant par le tunnel sous la Manche (Eurotunnel) ou en embarquant sur un ferry depuis Calais ou Dieppe.
Durée : comptez entre 6h30 et 9h, selon vos arrêts, les aléas du trafic et la fluidité des contrôles à la frontière. Attention aussi aux zones de congestion à Londres : le centre est soumis à une taxe de circulation quotidienne (la Congestion Charge).
Coût :
- Péages français : environ 20 €
- Carburant : entre 50 et 70 € selon votre voiture
- Eurotunnel A/R : autour de 120 €
- Stationnement à Londres : un cauchemar administratif
En couple ou entre amis, cela peut revenir moins cher si les frais sont partagés. Mais en solo ? Réfléchissez-y deux fois.
Comparatif rapide des options
Voici un petit tableau récapitulatif à garder sous le coude :
- Avion : rapide (1h15), mais rallongé par les contraintes aéroportuaires. Idéal pour les voyages d’affaires ou les départs en dernière minute.
- Train (Eurostar) : confort, rapidité, zéro logistique en ville. Mon top choix pour un city break bien dosé.
- Bus : économique, parfait pour les petits budgets ou les esprits baroudeurs.
- Voiture : liberté totale mais logistique plus complexe, surtout à Londres centre.
Mon expérience personnelle : entre coup de cœur et coup de bol
J’ai pris l’Eurostar une douzaine de fois, et j’ai rarement été déçu. Une fois, j’ai même réussi à boucler mon café croissant à Paris et mon brunch à Soho dans la même matinée. Quand tout roule, cette ligne devient une autoroute fluide entre deux mondes. Mais j’ai aussi connu un retard de trois heures suite à un problème d’aiguillage quelque part sous la Manche – autant vous dire que les biscuits offerts n’ont pas suffi à calmer les esprits.
Côté avion, rien ne dépasse le frisson du décollage au petit matin, quand l’horizon bascule. Mais les retards, les files d’attente, et le check-in trois heures avant me font souvent préférer le train. Le bus, lui, reste gravé comme une aventure humaine, un sas entre deux langues, deux systèmes, deux cultures.
Alors, quelle option choisir pour relier Paris à Londres ?
La réponse dépend de vous : budget, timing, appétence pour l’aventure ou goût du confort. Si vous êtes comme moi, mi-flâneur mi-stratège, l’Eurostar offre le meilleur compromis. Mais sachez que chaque moyen de transport raconte sa propre histoire. À vous d’écrire la vôtre.
Et puis… faut-il vraiment choisir ? Comme le dit si bien l’adage : ce n’est pas la destination qui compte, mais les kilomètres partagés. Même ceux entre Gare du Nord et St Pancras.