Safari photo Botswana : comment préparer son séjour, choisir ses parcs et réussir ses clichés

Safari photo Botswana : comment préparer son séjour, choisir ses parcs et réussir ses clichés

Préparer un safari photo au Botswana : calendrier, budget et logistique

Le Botswana s’est imposé en moins de trois décennies comme l’une des destinations les plus prisées pour le safari photo haut de gamme en Afrique australe. Avec une densité de population parmi les plus faibles du continent (environ 4 habitants au km²) et plus de 35 % de son territoire classé en aires protégées, le pays offre des scènes animalières spectaculaires, dans un environnement encore peu fréquenté par rapport au Kenya ou à la Tanzanie.

Un safari Botswana se prépare toutefois avec méthode. Les distances sont longues, l’accès à certains parcs se fait uniquement en avion-taxi, et la saison choisie va profondément influencer vos observations, vos conditions de voyage, mais aussi vos images. Avant de choisir vos parcs et vos lodges, il est essentiel de comprendre le rythme du pays, ses saisons et ses contraintes logistiques.

Choisir la bonne période selon le climat du Botswana et la lumière

Pour un photographe, l’angle ne suffit pas. La lumière, la poussière, la végétation, la présence d’eau, tout joue sur le rendu final. Le climat du Botswana se divise globalement en deux grandes saisons : la saison sèche (mai à octobre) et la saison des pluies (novembre à avril). Les variations sont toutefois plus subtiles.

Pour affiner votre choix, il est utile d’étudier le climat botswana région par région, car un même mois ne donnera pas les mêmes conditions dans le delta de l’Okavango et dans le désert du Kalahari.

De façon générale :

  • Mai – juin : fin des pluies, végétation encore verte, ciel souvent dégagé, températures agréables (15 à 25 °C la journée). La faune commence à se concentrer autour des points d’eau.
  • Juillet – septembre : cœur de la saison sèche, nuits fraîches, journées ensoleillées, excellente visibilité pour le safari photo. C’est le pic de fréquentation, mais aussi l’une des meilleures périodes pour observer les grands prédateurs.
  • Octobre : très chaud et sec, parfois plus de 35 °C en journée. La faune est très concentrée autour des rares points d’eau, ce qui offre des scènes intenses, mais les conditions thermiques peuvent être éprouvantes.
  • Novembre – avril : saison des pluies, averses parfois violentes mais souvent de courte durée. La végétation explose, le paysage se pare de verts intenses, les nuages donnent des ciels spectaculaires, et la saison est excellente pour la photographie d’oiseaux et les ambiances dramatiques.

En photographie, ces variations influencent fortement le style d’images :

  • En saison sèche : fonds plus dégagés, couleurs chaudes, poussière en suspension offrant de beaux contre-jours, animaux facilement repérables.
  • En saison des pluies : contrastes forts, nuages cumuliformes, reflets dans les flaques et pans inondés, mais animaux parfois plus difficiles à distinguer dans une végétation dense.

Pour un premier voyage, la majorité des photographes privilégient la période allant de juin à septembre pour maximiser les chances d’observer une grande densité de faune et profiter d’une lumière plus stable, notamment au lever et au coucher du soleil.

Les grands parcs et réserves du Botswana pour le safari photo

Le Botswana ne se résume ni à l’emblématique Okavango ni au parc de Chobe. Le pays compte plusieurs écosystèmes distincts, complémentaires pour la photographie animalière. Construire un itinéraire cohérent, c’est accepter de réduire le nombre de parcs visités, mais de les explorer plus en profondeur.

Delta de l’Okavango : le joyau du safari photo aquatique

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le delta de l’Okavango couvre environ 15 000 km² de lagunes, chenaux, îlots forestiers et plaines inondables. C’est l’un des rares deltas intérieurs au monde, alimenté par les pluies tombant à des centaines de kilomètres au nord, en Angola.

Pour le photographe, le delta offre une diversité de scénarios rarement égalée :

  • Safaris en mokoro (pirogue traditionnelle) pour des prises de vue au ras de l’eau, idéales pour les reflets et les silhouettes d’hippopotames ou de sitatungas.
  • Safaris en 4×4 dans les zones plus sèches pour suivre lions, léopards et lycaons africains.
  • Vols panoramiques en avion léger ou en hélicoptère (souvent 30 à 60 minutes) offrant une vision graphique des méandres du delta, de ses îles et de ses troupeaux d’éléphants vus du ciel.

La meilleure saison pour l’Okavango s’étend généralement de juin à août, quand les eaux sont hautes mais que le ciel reste dégagé. Les lumières du matin (vers 6 h à 8 h) et de fin d’après-midi (16 h à 18 h) sont particulièrement propices aux images aux couleurs chaudes, avec une brume légère sur les plaines inondées.

Parc national de Chobe : éléphants, prédateurs et croisières photo

Au nord-est, le parc national de Chobe s’étend sur plus de 10 000 km². Il est surtout célèbre pour sa population d’éléphants, estimée à plus de 120 000 individus dans tout l’écosystème du nord du Botswana. Le fleuve Chobe, qui délimite le nord du parc, offre un cadre unique pour la photographie animalière.

Les points forts pour les photographes :

  • Croisières au coucher du soleil sur le fleuve, permettant d’approcher de très près éléphants, buffles, hippopotames et une riche avifaune (aigles pêcheurs, jacanas, martins-pêcheurs, hérons).
  • Safaris en véhicule le long des berges, idéals pour capturer les grands troupeaux venant boire, notamment en saison sèche.
  • Nombreuses scènes d’interaction sociale entre éléphants : jeux dans l’eau, bains de poussière, contacts entre mères et jeunes.

Chobe se visite toute l’année, mais la saison sèche, de mai à octobre, permet une concentration exceptionnelle de faune le long du fleuve. La lumière rasante en fin de journée, combinée aux reflets sur l’eau, offre des clichés souvent spectaculaires, notamment en contre-jour.

Moremi, Savuti, Linyanti : les terrains de prédilection des grands prédateurs

Entre les marais de l’Okavango et les étendues de Chobe, plusieurs zones méritent une attention particulière pour un voyage orienté photo de prédateurs.

Moremi Game Reserve se situe en bordure est du delta de l’Okavango. Elle combine paysages de savane, forêts riveraines et lagunes. La réserve abrite une forte densité de lions, de léopards et de lycaons, ainsi qu’une avifaune variée. Les pistes peuvent être difficiles pendant la saison des pluies, mais la lumière y est remarquable.

Plus au nord, les régions de Savuti et de Linyanti sont réputées pour leurs lions, hyènes et léopards. Savuti, en particulier, est célèbre pour ses paysages de savane ouverte ponctuée de kopjes, qui constituent un décor dramatique pour les scènes de chasse, au lever comme au coucher du soleil. Linyanti, plus isolé, se prête bien aux séjours en lodge intimiste, idéal pour les photographes souhaitant passer plus de temps sur place.

Makgadikgadi, Nxai Pan et Kalahari : des paysages graphiques pour le photographe

A l’est et au centre du pays, les pans de sel de Makgadikgadi et Nxai Pan, ainsi que le désert du Kalahari central, offrent une tout autre approche du safari photo. Ici, les lignes sont épurées, les horizons dégagés, les silhouettes se détachent nettement sur le ciel.

  • Makgadikgadi Pans : immenses cuvettes salées, souvent sèches une bonne partie de l’année, qui se transforment après les pluies en vastes surfaces brillantes. Les baobabs isolés y deviennent des sujets majeurs, notamment en pose longue ou en astrophotographie.
  • Nxai Pan : réputé pour ses orages spectaculaires en saison des pluies et la venue saisonnière de zèbres, gnous et antilopes. Des alignements de baobabs comme Baines’ Baobabs offrent des compositions graphiques fortes.
  • Central Kalahari Game Reserve : une des plus grandes réserves d’Afrique (environ 52 000 km²), semi-désertique, avec lions au pelage pâle, oryx gemsboks, springboks, et des ciels d’une pureté rare.

Ces régions sont particulièrement intéressantes de novembre à avril, lorsque les pluies créent des contrastes forts et attirent la faune migratrice. Pour la photo, l’ambiance y est plus minimaliste, idéale pour qui recherche des images graphiques et épurées.

Bien choisir son itinéraire : circuits sur mesure et temps de séjour

Le Botswana étant vaste, il est tentant de vouloir tout voir en une fois. En pratique, il vaut mieux privilégier 2 ou 3 zones bien choisies que multiplier les étapes. Un séjour de 10 à 14 jours est un bon compromis pour un premier safari photo, permettant d’alterner par exemple :

  • Delta de l’Okavango (3 à 4 nuits)
  • Moremi ou Savuti / Linyanti (3 à 4 nuits)
  • Chobe ou Makgadikgadi / Nxai Pan (3 à 4 nuits)

Opter pour des circuits sur mesure botswana permet d’ajuster au plus près la durée dans chaque parc selon vos priorités photographiques : prédateurs, oiseaux, grandes plaines, scènes aquatiques, ou encore paysages désertiques. Les vols intérieurs en avion-taxi, très fréquents, facilitent les enchaînements entre lodges isolés, même si leur coût doit être intégré au budget global.

Logistique aérienne, temps de trajet et budget à prévoir

La majorité des voyageurs arrivent au Botswana via Maun ou Kasane, souvent après une correspondance à Johannesburg. Depuis Maun, comptez entre 20 minutes et 1 h 30 de vol en petit avion pour rejoindre la plupart des camps du delta ou de Moremi. Depuis Kasane, le parc de Chobe est facilement accessible par route, tandis que certains lodges plus isolés nécessitent un transfert aérien.

Ces vols, s’ils représentent un coût, permettent toutefois de gagner un temps précieux et de multiplier les sessions photo. Un itinéraire bien conçu peut proposer deux sorties par jour (matin et fin d’après-midi), soit en moyenne 4 à 6 heures quotidiennes sur le terrain.

Le Botswana est une destination plutôt haut de gamme : selon la saison, la catégorie de camp et la durée, un voyage peut varier de quelques milliers d’euros à plus de 10 000 euros par personne, vols internationaux inclus. L’investissement reste important, mais la qualité de l’expérience, le faible nombre de véhicules autour des animaux et le service personnalisé sont des atouts majeurs pour les photographes en quête de tranquillité.

Quel matériel photo emporter pour un safari au Botswana

Le choix du matériel conditionne la souplesse sur le terrain. Dans l’idéal, deux boîtiers permettent d’éviter les changements d’objectifs en environnement poussiéreux et de réagir rapidement aux scènes imprévues.

En pratique, la configuration suivante couvre la plupart des situations :

  • Un téléobjectif de 300 à 600 mm (ou zoom 100-400 mm / 150-600 mm) pour les portraits d’animaux, les détails et les espèces plus farouches.
  • Un zoom 24-70 mm ou 24-105 mm pour les scènes de groupe, les paysages de savane, les images incluant véhicule et ciel.
  • Éventuellement un ultra grand angle (14-24 mm ou 16-35 mm) pour le ciel nocturne, les baobabs, ou les paysages du Kalahari et des pans.

Prévoyez également :

  • De nombreuses cartes mémoire et batteries (les charges sont possibles dans la plupart des camps, mais parfois à des horaires limités).
  • Un sac de transport souple respectant les limitations de poids des avions-taxis (souvent 15 à 20 kg bagage total, dont 5 à 7 kg en cabine).
  • Une protection anti-poussière (housses de pluie, sacs en tissu) pour le matériel.

Les appareils hybrides modernes, plus légers et dotés d’une mise au point rapide, sont particulièrement adaptés aux scènes de chasse et de mouvement. Un monopode ou un bean bag (sac de stabilisation à poser sur le bord du véhicule) améliore nettement la netteté des images à longue focale.

Techniques de prise de vue pour réussir ses clichés de safari

Sur le terrain, la réussite d’un safari photo dépend autant de la préparation que de l’anticipation. Quelques principes sont particulièrement utiles :

  • Sortir tôt, rentrer tard : la lumière la plus douce se trouve dans la première heure après le lever du soleil et la dernière heure avant son coucher. Les contrastes sont moins durs, les couleurs plus chaudes.
  • Privilégier la vitesse : pour les animaux en mouvement, travaillez souvent en priorité vitesse (1/1000 s ou plus pour les félins en action, 1/2000 s ou plus pour les oiseaux en vol).
  • Soigner l’arrière-plan : déplacer légèrement le véhicule ou attendre que l’animal se détache sur un fond plus neutre améliore radicalement la composition.
  • Varier les focales : si le téléobjectif est tentant, penser aussi au grand-angle pour intégrer le paysage, offrir du contexte et raconter une histoire plus complète.
  • Multiplier les prises : les comportements animaliers sont imprévisibles. Une rafale bien gérée augmente les chances de saisir l’instant précis (bond, regard, interaction).

Enfin, pensez à photographier l’atmosphère du voyage : pistes poussiéreuses, silhouettes des guides, détails des lodges, tables dressées au bord de la rivière. Ces images complètent les portraits d’animaux et donnent une dimension plus narrative à votre reportage.

Respect de la faune, éthique et relation avec les guides

Le Botswana a mis en place une politique de conservation stricte, qui se traduit par des quotas de visiteurs plus faibles que dans certains pays voisins et par un encadrement sévère des activités. Pour le photographe, cela implique quelques règles à respecter :

  • Ne pas demander au guide de s’approcher outre mesure d’un animal, en particulier d’une femelle avec jeunes.
  • Limiter l’usage du flash, souvent inutile et potentiellement perturbant, surtout de nuit.
  • Éviter de se lever brusquement ou de dépasser le gabarit du véhicule, ce qui peut stresser les animaux.
  • Accepter de quitter une scène si trop de véhicules sont présents, même si la loi autorise un certain nombre.

Les guides botswanais sont généralement très bien formés, avec une excellente connaissance du terrain et du comportement animal. N’hésitez pas à leur expliquer vos objectifs photographiques dès le début du séjour : préférences pour certaines espèces, intérêt pour les scènes d’action, ou envie de paysages. Leur expertise permet souvent d’anticiper les interactions, en particulier pour les grands prédateurs.

Prolonger le safari : culture, rencontres et extension de voyage

Si le Botswana est surtout connu pour ses parcs et ses réserves, il offre aussi des opportunités de rencontres humaines et de découverte patrimoniale, souvent sous-estimées. Intégrer une étape orientée découverte culture botswana permet de photographier villages, marchés et scènes de vie quotidienne, dans un cadre respectueux.

Certains itinéraires combinent également le Botswana avec les chutes Victoria (Zimbabwe ou Zambie), à moins de 100 km de Kasane. Ce complément apporte une dimension paysagère forte, avec la possibilité de prises de vue aériennes, de scènes de brume et d’arc-en-ciel, en plus des safaris.

Un voyage botswana

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